Dans son article Femmes et cancer : imaginaire de la maladie et culture hospitalière , Hélène Hamon-Valanchon met en lumière la réaction à l’annonce d’un cancer gynécologique dans la vie d’une femme et interroge la possibilité – ou l’impossibilité » d’une rencontre entre la culture des femmes atteintes par un cancer gynécologique et la culture hospitalière.
Extrait de l’article « Femmes et cancer : imaginaire de la maladie et culture hospitalière », Sociétés n°105, 2009/3, p.57-69.
À l’heure où l’on s’interroge sur la nécessité d’une médecine interculturelle (notamment dans les Centres de Traitement de la Douleur où des consultations interculturelles ont vu le jour ces dernières années), ne doit-on pas également questionner la nécessité d’une médecine qui prendrait en considération le genre de la personne, le genre étant la définition sociale et culturelle des identités sexuées ? En effet, ces métaphores guerrières, constantes en oncologie, apparaissent plus souvent inadaptées lorsqu’elles s’adressent à des femmes, précisément parce que ces dernières sont culturellement éloignées de ces références. Si cette allégorie du combat est présente dans leur récit, nombre d’entre elles, font également référence à des symboles de l’intimité : à la nécessité pour elles de comprendre le message du cancer, de creuser en elles, de régresser… "
Mais cette nécessité ressentie par certains malades de comprendre et produire le sens de leur maladie est une attitude ordinairement peu valorisée par les soignants, comme en témoignent les paroles de ce cancérologue : « Les données statistiques montrent une particularité, propre à l’Institut Curie quant au recrutement des patientes, certaines professions sont représentées de manière massive. En effet, on retrouve un grand nombre de médecins, enseignantes, psychanalystes, psychologues. C’est un problème car ces patientes sont en permanence en train de s’analyser et d’analyser l’extérieur . »