Autrice, nouvelliste et poétesse, Anaïs Nin est reconnue comme l’une des premières femmes ayant écrit des œuvres érotiques. Elle doit sa notoriété à ses journaux intimes et secrets qu’elle tient pendant des décennies.
Née en 1903 à Neuilly sur Seine d’une mère franco-danoise et d’un père cubano-catalan, Anaïs Nin suit toute son enfance son père le pianiste et compositeur Joaquin Nin dans ses tournées à travers le monde. Elle est alors plongée très jeune dans l’univers artistique cosmopolite.
A 14 ans, elle quitte l’école pour travailler comme mannequin. En 1923, elle épouse Hugh Parker Guiler, banquier et poète, avec lequel elle s’installe l’année suivante en banlieue parisienne. Anaïs Nin se lance dans l’écriture et publie son premier ouvrage sur l’auteur D.H.Lawrence. C’est à cette époque qu’elle vit de nombreuses aventures amoureuses émancipatrices et qu’elle entretient un triangle amoureux avec Henry Miller et sa femme June. A la fois muse et mentor de nombreux auteurs, Anaïs Nin échappe à toutes étiquettes et catégories.
Profondément libre et amorale, l’écrivaine place le désir au cœur de son œuvre et de sa vie. Ce sont ses journaux intimes, publiés dès 1966 qui constituent son œuvre essentielle. Elle y retranscrit, depuis l’âge de 11 ans, son époque, ses rencontres amoureuses et artistiques.
En 1973, elle est nommée docteur honoris causa du Philadelphia College of Art et est élue en 1974 membre du National Institute of Arts and Letters. Elle meurt des suites d’un cancer à Los Angeles en 1977.
Après sa mort, la version non censurée de son Journal est publié en 1979, dans laquelle on apprend notamment la relation incestueuse qu’elle a entretenue avec son père.
Ma seule religion, ma seule philosophie, mon seul dogme, c'est l'amour. Tout le reste, je suis capable de le trahir si la passion me transporte vers un monde nouveau.
Anaïs Nin, sur la mer des mensonges, de Léonie Bischoff, aux éditions Casterman, 2020.
Dans ce roman graphique, Léonie Bischoff revient sur le moment où Anaïs Nin vit en banlieue parisienne dans les années 1930 avec son mari et où elle rencontre Henry Miller et sa femme June et entame ses aventures amoureuses.
Léonie Bischoff aura consacré huit ans de travail pour retracer, à la mine multicolore, le parcours de cette polyamoureuse fascinante et troublante, de son éclosion artistique à son « consentement sans limite ».
- Anaïs Nin, Vénus érotica, 1977
- Anaïs Nin, Les Petits Oiseaux, 1979
- Anaïs Nin, Ce que je voulais vous dire, 1975
- Anaïs Nin, Journal de l’amour, version non expurgée des années 1932-1939, 1979.